INTERVIEW

Sur quoi écrivez-vous ? Quel est votre genre littéraire ?

J'écris des contes philosophiques, des fables spirituelles et des romans initiatiques. Mes récits invitent à aller au-delà des apparences superficielles. Ils encouragent à se découvrir, à explorer le vrai Soi, la source de tout. Percevoir la vie avec un regard neuf et un cœur pur nous rapproche considérablement du bien-être que nous recherchons tous. Observer la nature sans mettre de mots sur ce que nos yeux nous révèlent peut transformer une vie.

Qu’entendez-vous par vie éveillée ?

Une vie consciente. Où vos paroles, vos décisions, vos actes sont conscients.

Ce réveil auquel vous faites souvent référence dans vos écrits, comment se produit-il ?

Cela varie d'une personne à l'autre. La souffrance est l’un des catalyseurs les plus puissants, elle permet de se libérer des attaches et des croyances néfastes. L’ego, cette identité que nous avons créée pour “survivre” parmi les autres, lâche prise durant les moments d’intense souffrance. La vie peut alors vous murmurer ses secrets.

Un moment qui vous a marqué ?

Le jour ou j’ai remplacé mon téléphone par un stylo.

Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans la vie ?

Ce profond sentiment de paix qui survient quand je médite ou contemple la nature. C’est comme effleurer du doigt l’éternité.

Vous mentionnez souvent le terme "Être", qu’entendez-vous par là ?

Cette présence silencieuse en nous. Celle qui maintient notre corps en vie.

Quelle est, selon vous, l'origine de la souffrance ?

Elle provient d'une fausse identification. Vous croyez être quelque chose que vous n'êtes pas. Vous vous identifiez à un amas de pensées - le mental - et à un amas de nourriture - le corps - alors que vous êtes précisément ce qui permet à tout cela de fonctionner.

Combien de temps faut-il méditer pour atteindre un certain niveau de paix intérieure ?

Ce n'est pas une question de temps, mais une question de présence. Rester assis les jambes croisées pendant deux heures, perdu dans vos soucis quotidiens, ne sert absolument à rien. Si vous pouvez rester assis ne serait-ce que cinq minutes sans penser à toute votre vie, c'est déjà un très bon début.

Avez-vous un outil pour celles et ceux qui peine à méditer ?

Essayez d'observer vos pensées comme si elles provenaient de quelqu'un d'autre. Ensuite, imaginez un sourire sur votre cœur. Vous verrez qu'en faisant cela, vous allez ressentir une sensation agréable en vous. Une fois qu'elle est là, baignez dedans.

Votre relation à la mort ?

Je m'amuse à dire que la mort est votre amie qui arrive en retard à votre fête d'anniversaire, tandis que la vie est celle qui arrive à l'heure. Les deux sont vos amis. L'une vous a fait découvrir ce monde, l'autre vous ramène d'où vous venez.

Qu’en est-il du temps ?

Concrètement le temps n’existe pas. Hier n’existe plus, et demain n'existe pas et n’existera jamais.

Comment ça demain n’existera jamais ?

Lorsque vous ferez l’expérience de "demain" ce sera le présent. Et au-delà du présent, rien n'existe.

Comment avez-vous commencé à écrire ?

Comme probablement beaucoup d'auteurs, tout a commencé par la lecture. Je lisais énormément, et progressivement, je suis passé à l'écriture. Au début, je mettais par écrit mes ressenties, puis mon expression s'est transformée en poésie, avant que je n'explore finalement l'écriture de contes et romans.

Si vous pouviez rencontrer pour un diner une personne en vie ou décédée, qui serait-ce ?

Mon grand-père, qui est parti trop tôt.

Quelle est votre routine du matin ?

Je me lève tôt pour savourer le calme de l’aube. Je prépare un bon café et m'assois en silence pendant un moment.

Si vous deviez renaître, que choisiriez-vous de devenir ?

Le chat de ma compagne.

Votre endroit préféré dans le monde ?

La Patagonie.